Sorcière, montre-toi !

Invité

Une journée compliquée qui s’annonçait, encore et toujours. Pourquoi ? La routine de la bonne soirée de la veille, bien que maintenant, on est en train de les enchaîner ces soirées et que merde, elles sont en train de me ronger la santé, c’est bien beau de faire la fête toutes les nuits avec les gars de la guilde, même si certains ne semblaient pas sujets au divertissement, ils étaient carrément anti-rigolade, j’en pouvais plus ! M’enfin, j’essayais généralement d’éviter de traîner avec de genre de personnes, elles ne m’apporteront rien de bon, sauf une humeur de déprimé de la vie qui ne veut qu’une seule chose, se suicider et mourir le plus vite possible, avec un moral pareil. Enfin, après je parlais peut-être en me basant sur le physique, y’avait certaines personnes qui méritaient toute mon attention, comme par exemple un certain Light Kenpachi, qui malgré son air insociable et calme, était quelqu’un d’assez entreprenant finalement, lui et moi avions fait une mission pour le compte de la guilde, un succès convainquant, un joli duo s’était formé entre lui et moi. Le fait est que nos magies sont carrément compatibles, entre ma magie gravitationnelle et sa magie de la matérialisation de la lumière, on était une équipe de choc et on pouvait faire des étincelles en ralliant nos forces, il serait sûrement dans la destruction du groupe anti-magiciens de n’importe quelle guilde qu’était celui de Guntag, même si je me réservais le plaisir et l’honneur d’affronter cet enfoiré en un contre un, un combat d’hommes, personne ne pourrait nous arrêter, si ce n’était la mort, non personne ne serait capable de stopper notre combat de titans, inévitable d’ailleurs, puisqu’il veut me tuer de ses propres mains, et moi de mon côté, je veux le faire souffrir, autant qu’il a pu me faire souffrir, qui plus est, il maîtrisait une magie perdue, mais ça on verra lors de l’affrontement.

Ah, quelle galère…

Ouais, c’était la galère, j’étais allongé sur mon canapé comme un demeuré à attendre que quelque chose se passe, je sais pas moi, peut-être qu’un de mes gamins allait venir en courant me dire qu’un autre gamin l’emmerdait, même si je doute que ça arrive à mon aîné, putain c’était un génie de la magie, il avait réussi à maîtriser la foudre, et depuis personne n’essaie de lui voler son pain au chocolat pendant la recré, enfin s’il en a un, pas sûr. Celle qui m’inquiétait le plus était ma petite, ouais notre génération est sacrément mal foutue, que des pervers bordel, la petite a que douze ans, mais j’ai déjà dû corriger quelques petits cons qui ont un peu trop baissé le regard et qui ont atteint la limite de non-retour, c’est-à-dire le bas du dos, voire encore plus bas. Pour ça que maintenant j’allais la chercher presque tous les jours à l’école, enfin quand j’étais pas en train de boire comme un trou ou que j’étais pas sur une mission de longue durée, les plus chiantes. Bref, je m’habillais rapidement, attendant patiemment qu’un événement avant que je ne parte pour le siège de ma guilde, le fait est que j’avais la flemme de faire mon travail aujourd’hui, mais si j’avais pas de raisons valables, le Maître allait encore me tomber sur le dos et le savon qu’il allait me passer serait sûrement digne des plus grandes tortures subies par les martyres de l’époque, ah je pourrai mourir en héros, et continuer mes escapades avec des bombes en Enfer, ou au Paradis. Bah dans le fond, j’étais pas un mauvais garçon, juste un peu chaud du caleçon sans plus, après je suis juste un homme, alors quand j’ai chaud, faut que je calme tout ça, normal non ? Bref, rien ne se passait et je me décidais de m’en aller pour la guilde.

Arrivé au siège de ma guilde, j’ouvrais en grand les portes, bah rien de spécial qui se passe, c’est le calme plat. Il semblerait que peu de personnes aient réussi à décuver depuis la veille au soir, chose que je pouvais aisément comprendre, moi-même j’avais pas vraiment la tête à travailler, même si quand on est obligés, bah on est obligés voilà tout. M’enfin, j’avais vraiment pas envie et j’étais vraiment dans le coltard, j’arrivais au bar et on me servait mon habituel scotch bien serré, pas vraiment d’une grande aide pour me sortir de mon état de limace, hein ? Bah, c’est ce que vous croyez, un bon scotch tôt le matin – il était déjà quinze heure, mais bon il est encore tôt puisque je viens à peine de me réveiller, enfin de mon point de vue – ça vous requinque une personne, pour sûr ! Bah, je restais sur le bar, les habituels merdeux étaient là, que ce soit ce con avec cette tête de pingouin qui m’arrachait un sourire à chaque fois que je la voyais, ou encore cet abruti au physique déplorable – pas étonnant qu’il ne plaise pas aux filles, avec un ventre pareil – qui n’arrêtait pas de boire comme un trou, en espérant « effacer » par son manque de discernement le fait que les femmes ne le trouvaient pas du tout à leur goût, bah c’était marrant. Enfin y’avait certaines personnes qui m’amusaient moins, les gars que j’appellerai, les « faces de relou », ah ouais les mecs étaient vraiment chiants, déjà que la veille ils s’amusent pas, d’ailleurs ils ne s’amusent lors d’aucunes des soirées organisées par le Maître, alors qu’il est vivement conseillé de participer à une fête organisée par le Maître, si vous voulez garder la tête sur les épaules, m’enfin ils sembleraient qu’il fasse certaines exceptions, le coquin. En même temps ça peut très bien s’expliquer par le fait qu’il est un cœur, et qu’il ne veut pas vraiment forcer ceux qui sont de nature assez réservée à se découvrir comme ça, ça peut prendre du temps, ces choses-là. M’enfin, je commandais une nouvelle bouteille de scotch alors que je commençais sérieusement à me demander ce qu’il se passait ici, il n’y avait rien pour me divertir ou quoi ?

BAM !

Ah bah tiens, il semblerait que de l’action soit au rendez-vous, ouh en plus elle est mignonne, je ne l’ai encore jamais vue en ville, cette fille. Ah oui, je ne pouvais pas mentir, elle avait des courbes généreuses et un visage de poupée, tout à fait mon style de minette. Hum hum, par contre, quelle était cette expression d’effroi qui ornait son visage, quelque chose s’était passé, et c’était sûrement quelque chose d’assez grave, au vue de la tête qu’elle abordait. Bah, il semblerait que c’était mon heure de briller, je me levais comme un badass, le soleil tapait sur mon armure alors que nous étions à l’intérieur, trop la classe, c’était la force de mon entrée en scène et je m’avançais lentement, laissant les bruits de mes pas inonder les oreilles de cette gente femme, le petit bruit que faisait mon armure n’était pas désagréable à entendre, il donnait un côté chevaleresque qu’elle apprécierait sûrement, si ce n’était pas déjà le cas. Mon sourire était tel, d’un blanc immaculé, et comme par hasard, j’avais pensé à raser le reste de barbe que j’avais de la veille avant de venir, vraiment tout avait été prévu pour que je ressemble à son prince charmant. Je posais un genou à terre, cette chevelure blonde qui tombait jusqu’au bas de son dos – là où les mecs qui étaient dans la classe de ma fille regardaient, les connards – et ils étaient d’un soyeux, qu’ils en étaient hypnotisant. Mais le pire ! Oui car il y avait pire, était la couleur bleue océan de ses yeux qui m’enivrait. Alors, pour lui faire la cour, au milieu de tous ces rustres qu’étaient mes camarades de guilde, je m’agenouillais, lui attrapais la main de manière noble, l’embrassais et je lui demandais d’une voix douce et de mon sourire le plus charmeur.

Mademoiselle, dites-moi donc quel est votre problème, que je m’en aille le régler sur-le-champ.
*crachat sur le sol* Et tu m’veux qûa toi ? Pignouf relèves-toi j’ai b’soin d’un homme moi, d’un vrai pardi ! Bwah, t’es vraiment une sorte d’guignol sorti d’j’sais pas où, allez va plutôt boire un jus d’pomme au lieu d’faire l’grand avec ton whisky.
*me relevant, sous les huées et les moqueries de mes camarades* J’sais pas pour qui tu t’prends, mais bordel t’vas nous dire c’est quoi ton putain d’problème et je t’écartèle, compris la pouf ?
*sifflements et autres encouragements à la violence de mes camarades* Ouoh c’est qu’ta paire d’testicules a poussé rapidement p’tit gars, moi j’suis pas ta copine hein faudrait pas mélanger les torchons et les serviettes.
*hurlements d’animaux, signifiant qu’elle m’a fait mal* Allez tu t’prends pour une serviette ou quoi, vieille dinde, va plutôt passer la serpillère, comme t’as l’habitude d’le faire, c’quoi l’problème d’la populace, et plus vite qu’ça.
*agressions verbales sur ma personne, disant que je m’étais fait déchirer par une clocharde* Bah, y semblerait qu’j’ai gagné notre p’tit duel de vannes, allez au boulot. Y’a une sorcière bizarre qui fiche la trouille à tout l’monde, elle apparaît qu’de nuit, qu’y paraît. Alors puisqu’y semble qu’tu sois d’venu un homme, toi ! *me pointant du doigt* Tu vas t’en occuper.
Putain…

Allez, je devais attendre jusqu’à cette nuit ou en début de soirée pour me mettre en mouvement, et comme dans cette période de l’année, le temps passait à une vitesse ahurissante, il était déjà temps pour moi de mettre les voiles. D’après l’écrit fournit par cette bonne femme, qui écrit extrêmement mal, j’avais du mal à déchiffrer au début, je croyais que c’était un genre d’énigme et j’avais vraiment été énervé, mais ça c’était vite arrangé en comprenant qu’elle était juste super conne. Bref, la rue Ouest, celle qui mène au bar le « Devil’s Drink », hein. Bah allons-y. Bref, je marchais tranquillement, je voyais quelques gamins sortir de l’école et rentrer chez eux, il commençait à faire noir et c’était normal. Ma fille faisait partie de ces gamins, putain mais c’est qui ces deux cons qui la suivent, en plus ils la cherchent. « Gravity World », augmentation du poids de ces deux personnes sans aucune pitié, les voilà cloués au sol comme des grosses merdes, ça leur apprendre à mater ma fille, qui d’ailleurs se demandait d’où venait cette aide providentielle. Ah, c’est vraiment la fille de son père, attirante et charmante. Bref, me voilà enfin arrivé près du « Devil’s Drink » et déjà j’entendais des bruits plus que suspects, des genres de rires machiavéliques qui vous donnent froid dans la dos et soudainement, un hurlement sorti de nulle part me fit sursauter et je commençais en courir en direction de la source de ce cri. Arrivé, je voyais une femme, blonde, l’air fou mais pas inconnu, pour preuve, c’était la fille de tout à l’heure, qui venait se plaindre du fait qu’une sorcière soit apparue, alors que c’était elle. Hahahahahaha, putain ce que c’était bon, elle allait prendre super chère, elle pensait vraiment pouvoir me vaincre. Je riais d’un coup, alors qu’elle me regardait avec ses yeux de folle, ah putain, j’avais hâte de la remettre à sa place, elle allait comprendre qu’il ne fallait pas me chercher, que ce soit en paroles ou en combat !

On va voir si t’as une aussi grande gueule que ça, j’espère que tu te bats aussi bien que tu ne parles, sinon t’es mal.

D’un coup, elle bondissait dans ma direction des sortes de crocs étaient apparus à la place de ses dents. Oh, ce n’était que ça, elle était en faite qu’une sorte de bête humaine, rien d’insurmontable, surtout pour moi. BAM ! « Gravity World », coucouche panier, connasse. Ah, tu fais moins la maligne, là, d’un coup t’es plus aussi dangereuse, hein. Bref, maintenant qu’elle était au sol, j’allais pouvoir en profiter pour lui tirer les vers du nez et lui demander pourquoi elle faisait ça, allez savoir. Putain comment elle fait pour se relever de cette façon, malgré le poids que j’ai ajouté sur sa personne. Impressionnant, vraiment impressionnant. J’augmentais encore le poids et dans le même temps je m’allégeais suffisamment pour rester hors de portée de ses attaques frontales, comme si elle pouvait m’atteindre de toute façon. J’étais posé sur le toit du « Devil’s Drink » et je continuais d’augmenter graduellement la gravité de manière à créer des ondes de choc. Alors qu’elle commençait à convulser, je relâchais mon attaque et je la levais en changeant totalement la gravité, l’allégeant au maximum, elle était désormais à mon niveau et elle ne ressemblait à plus rien d’humain. Elle devait sûrement être une bête sauvage qui a réussi à apprendre la magie d’imitation ou de camouflage, bah, elle était faible, et heureusement que je m’étais occupé d’elle, sinon qui sait le massacre qu’elle aurait pu causer, elle aurait peut-être même pu s’en prendre à mes gamins.

BOUM !

PUTAIN ! C’était quoi cette implosion ? La meuf avait implosé, ameutant tout le quartier et tous les buveurs du bar que je devais surveiller, c’était bien là ma vaine. Bref, ma mission était terminée, j’avais réussi à m’occuper d’une menace potentielle pour les habitants de Chimera, menace qui aurait pu rapidement se retourner contre nous, en attirant le regard des membres du Conseil, on aurait pu prendre cher, on me devait beaucoup aujourd’hui, alors ils avaient intérêt à me laisser boire gratis toute la nuit, même s’il devait sûrement être que dix-heure. Bah et alors, j’ai envie de dire, il n’y a pas d’heure pour se fendre la poire comme des trous et s’amuser dans la vie, hein ! J’entrais dans le bar et je commençais à être félicité par les membres de ma guilde présents, je les charriais en disant que j’allais les dénoncer au Maître parce qu’ils ne consommaient dans le QG de la guilde et s’en suivait des bagarres amusantes qui me faisaient marrer. Ah j’aimais bien les membres de cette guilde, ils étaient vraiment super chaleureux, on ne se sent pas rejeté avec eux, on se sent directement comme chez soi, c’était vraiment bien de se sentir entouré même si le sentiment de vide que je ressens dans mon cœur ne se comblera jamais, autant apprécier les joies de la vie et continuer de s’amuser, prendre la vie du bon côté, ne pas se faire de soucis, se dire que tout ira bien, ne pas essayer de comprendre l’incompréhensible ou ce qui est au-dessus de nos compétences seuls, il y avait pour cela des amis capables d’expliquer et de nous aider dans ce genre de moments. En repensant au moment que j’avais passé avec ma défunte femme, une larme se mit à couler seule, je n’arrivais pas à la retenir, sûrement que mes camarades avaient réussi à la voir, mais ils n’en tenaient pas compte, ils savaient que je détestais que l’on se sente coupable ou mal pour moi, j’étais un homme, un vrai. Je me relevais, levant mon verre vers le haut, un grand sourire et j’annonçais.

TOURNEE GENERALE !

Des hurlements s’en suivirent, ainsi qu’une grosse fête.